Alter Ăgo de retour

Après deux années d’inactivités liées à la crise sanitaire, il a semblé important au comité d’organisation d’interroger le président El-Bez sur les projets et la vie du Club. Je me suis donc transformée en journaliste pour mettre Michel sur le grill.

Cherazad Aarab : Première question Michel, le Club a-t-il vraiment disparu depuis la fin du Forum de Cracovie ?
Non pas du tout. Certes aucun évènement en «présentiel» n’a pu être organisé, or le Club est avant tout un lieu de convivialité et de rencontres. Cependant divers comités ont travaillé sur des projets qui verront bientôt le jour. Des débats en vidéo ont pu avoir lieu, avec leurs lots de polémiques qui feront naitre de nouveaux débats. Un projet d’étude épidémiologique de ville est en préparation. Deux diners débats Alter Ago sont d’ores et déjà programmés. Ce nouveau Mag, dans lequel nous nous exprimons aujourd’hui, est le premier signal fort du redémarrage d’Alter Ago. Enfin le Fonds de dotation a lancé deux appels à projets sur ses thématiques fondatrices : l’amélioration de la prise en charge des patients dans un cadre pluridisciplinaire, et la transmission entre professionnels de santé.

Un programme chargé donc pour un Club dit «en sommeil». Mais puisque tu évoques le Fonds de dotation, peux-tu expliquer à nouveau son rôle et son fonctionnement ?
Le fonds de dotation est né de deux impératifs qui allaient dans le même sens : l’indépendance des membres du Club et le respect des législations «anti-cadeaux». Les statuts du Club ont dès le début fixés les règles strictes de participation, un filtrage d’adhésion par le parrainage, l’engagement de participer aux réunions et études sous risque d’exclusion et le règlement de la cotisation annuelle qui assure la liberté de chaque membre. Les fondateurs, à l’unanimité ont toujours veillé à la pérennité de ces règles.
Pour autant la seule cotisation des membres ne permet pas le financement de tous les projets d’où la naissance d’un Fonds reconnu d’utilité publique. Son but est à la fois, comme son nom l’indique, de récolter des fonds, mais aussi, au travers de votes du Conseil d’Administration d’allouer des budgets aux divers projets proposés par le Club ou ses membres. L’objectif est de couper de façon directe ou indirecte tous liens entre le financement et les membres du Club, quelle que soit sa profession.

Et ça marche ? Je veux dire les donateurs sont nombreux ?
Un homme politique d’une autre époque avait dit que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Il y a effectivement un écart conséquent entre les promesses des anciens sponsors et les dons. Quelques-uns ont argumenté de prétextes pseudo-juridiques sans fondements. D’autant que la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 dite de modernisation de l’économie (LME, article 140) est très claire pour tout le monde. Plus cyniquement d’autres ont préféré la rentabilité d’un «marketing» plus direct. Mais ces défections ont des vertus. Le Fonds travaille sur la diversification des sources de dons. La multiplication des donateurs est notre objectif. Il n’y a pas de petit donateur. Il y a ceux qui donnent et les autres ! Je me ferai un plaisir de communiquer aux membres le rapport annuel de gestion du Fonds de dotation, chacun pourra ainsi se faire son idée.

Que peut-on espérer pour l’avenir, en dehors pour mon comité d’organiser un nouveau Forum ?
L’attractivité du Club reste intacte, car c’est le seul lieu interprofessionnel où chacun des membres peut s’exprimer librement, sans contrainte hiérarchique ou financière. Au sein d’un think-tank comme le nôtre, syndicalistes, politiques, industriels viendront toujours tester leurs discours ou projets du futur. L’actualité récente a mis en lumière nombre de sujets abordés depuis près de 15 ans par le Club. Donc, même en petit comité (plus conforme avec l’esprit premier du Club d’ailleurs), il y aura d’autres «Forii» je te l’assure. Alter Ago c’est avant tout un formidable agitateur d’idées. Beaucoup ont essayé de nous copier. Nous ont-ils égalé ? Je laisse les habitués des « forii » répondre à cette question. J’ai ma réponse…
A vous de nous inventer le cadre de notre nouvelle agora. Cela aussi c’est notre signature.