Faire connaître la phoniatrie, clap, deuxième !

Après le succès des premières rencontres de Phoniatrie organisées en 2016 avec le soutien du club Alter Ago, le docteur Gérard Chevaillier, ORL-Phoniatre, entend bien renouveler l’opération « Et si on se disait tout sur la voix ». Rendez-vous en 2018 !

 

Pourquoi des rencontres de Phoniatrie ? Cela ne duplique-t-il pas le Congrès ?

Il manque actuellement une formation théorique mais surtout pratique en phoniatrie depuis la disparition des diplômes d’université de phoniatrie. Les phoniatres de demain seront d’abord ORL puisque le volume des cours de phoniatrie au sein du DES d’ORL est assez réduit et purement théorique. L’idée est donc d’intéresser les internes, les jeunes médecins ORL, qui n’ont le plus souvent fait qu’entrevoir ce qu’est la phoniatrie en la rendant attractive, concrète et pratique, en mettant l’accent sur les échanges entre participants phoniatres et non phoniatres. Par rapport à un congrès, nous ne visons donc pas qu’un public ultra-spécialisé.
Lors de cette première édition, l’accès était gratuit pour les internes, et les chefs de clinique ont bénéficié d’un tarif privilégié ; le reste des participant se sont acquittés du tarif normal – étant précisé que les médecins libéraux ont eu la possibilité de faire financer leur participation au titre du développement professionnel continu (DPC). Sur les cinquante participants, nous avons également accueilli huit orthophonistes, ce que nous n’avions pas prévu au départ, mais nous nous réjouissons qu’il y ait eu une demande.

 

50 participants, cela reste confidentiel. Quelle forme ont pris les échanges ?

Ce nombre restreint offre de vrais avantages en termes d’organisation.
D’abord, il permet d’organiser des ateliers. Le thème des premières rencontres était « et si on se disait tout sur la voix ». Le premier atelier, animé par Pierre-Olivier Védrine et Virginie Woizard, était consacré à l’examen dynamique de la voix au moyen de la vidéostroboscopie. Nous avons pour cela pu bénéficier de cinq colonnes de vidéostroboscopie de notre sponsor Xion et travailler en petits groupes. Le second, animé par Bruno Coulombeau et moi-même, portait sur l’écoute de voix pathologiques et le classement de ces voix selon différentes échelles d’écoute, chose à laquelle ne sont pas habitués les internes et les chefs de clinique.
Ensuite, il favorise l’échange entre les participants. Pour cela, nous avons également privilégié des formats de présentation très courts, tels que la présentation de cas cliniques sous forme de communications légères de 10 minutes – exercice auquel se sont prêtés Romain Pérouse et Bruno Coulombeau entre autres – mais également des « quizz » dans lesquels une voix était écoutée, après quoi le micro était passé pour qu’un participant propose un diagnostic et une prise en charge.
Ce format nous a permis de faire le point sur des sujets d’actualité comme la papillomatose laryngée, abordée par Aude Lagier, le syndrome de dysfonctionnement des cordes vocales par Virginie Woisard ou les médialisations cordales par Romain Pérouse. Enfin, la recherche était aussi présente par l’intervention du Pr Bernhard Richter venu spécialement de Fribourg qui nous a fait part de ses derniers travaux en matière d’IRM dynamique de l’appareil phonatoire en voix chantée.
Le but a été atteint et les participants se sont sentis libres de parler dans une ambiance chaleureuse et informelle. Le récital donné par la chanteuse Stéphanie d’Oustrac et le pianiste Pascal Jourdan, et le dîner qui a suivi dans le cadre merveilleux de l’abbaye de Fontevraud, n’ont sans doute pas non plus été pour rien dans la convivialité de ces deux journées d’échange, qui, d’après les questionnaires satisfaction que nous avons fait remplir en clôture, ont été unanimement bien perçues !

 

Il y aura donc une nouvelle édition ?

Oui. L’événement semble avoir convaincu les principaux sponsors de sa pertinence, et AudioNova, Xion et la Société française de phoniatrie ont d’ores et déjà renouvelé leur partenariat et nous les remercions pour leur fidélité et la confiance qu’elles nous accordent. Nous restons cela étant ouverts à d’autres sponsors.
Le lieu n’est pas encore choisi, mais la date arrêtée est celle des 8 et 9 juin 2018, ce qui permet de consacrer l’année 2017 au Congrès mondial et de nous laisser le temps de tout organiser.
Save the date !
Je peux également vous en dévoiler le thème. Nous aimerions continuer à désacraliser la phoniatrie, autour du thème « Et si on se disait tout sur la voix chantée » – un très beau sujet dont nous souhaiterions montrer qu’il n’est pas réservé à une élite musicologue ou musicienne !