Etudes de santé, remise à plat bienvenue et/ou réforme illisible ?

Une chose est sûre : il y avait une demande pour une réforme des études de santé « Depuis des années, les associations d’étudiants en médecine, rappelle le Professeur Natacha Teissier, demandaient la disparition du concours et du numerus clausus en première année, ainsi que du concours de l’internat qu’ils trouvaient injuste : le mode de sélection leur semblait arbitraire et ne favorisait que les profils scientifiques, formatés à répondre aux QCM. »
Et pourtant, à l’arrivée, la satisfaction n’est guère au rendez-vous avec des étudiants souvent désorientés par une réforme qui a tardé à voir le jour, dont le moral est au plus bas et dont certains estiment injustes les résultats des nouvelles épreuves au point de les contester devant le juge administratif… Alors, où est le problème ?
D’un côté bien sûr, comme l’observe le professeur de médecine et conseiller d’Etat, Lionel Collet, « cette réforme majeure intervient dans un contexte marqué par les difficultés intrinsèquement liées à la pandémie, avec notamment des cours en distanciel ce qui est pénible pour les étudiants aussi bien que pour les enseignants. »

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… Ce qui n’empêche pas, d’un autre côté, de se poser de très nombreuses questions. Des questions qui fâchent. Celle de savoir si la notion de sécurité juridique a encore la moindre valeur quand on voit l’instabilité réglementaire qui a prévalu ces dernières années sur le sujet. Celle de savoir dans quelle mesure la réforme est une usine à gaz. Celle de savoir à quel point il aurait pu en être autrement, le parcours des études de santé n’ayant cessé de se compliquer depuis 10 ans. Celle de savoir dans quelle mesure on peut en France réformer quoi que ce soit sans parvenir à un système byzantin qui de toutes façons ne satisfera personne…
Un tour d’horizon et que chacun de fasse son idée.

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